L’Afrique ou le fric? Pour Black, un cambrioleur qui n’a pas froid aux yeux, le continent africain rime avec pognon, flingue bien en main, le temps d’un épisode Paris-Dakar qu’on dirait tout droit sorti d’un pulp novel ayant bizarrement décanté sous effluves psychotropes. Pour le spectateur avide de sensations fortes qui cherche un bon moment ludique, exotique et sans prétention, ce film d’action inventif et bien foutu, rappelant par moments le cinéma de blaxploitation, est du pur bonbon asséné avec un plaisir contagieux.
Après une ouverture en forme de bracage pour le moins mouvementé à Paris, notre anti-héros reçoit un coup de fil d’un cousin sénégalais. Celui-ci lui refile un tuyau en or, ou plutôt, en diamant : une montagne de ces pierres précieuses n’attend qu’à être cueillie dans un coffret de sécurité. À Dakar. L’appât du gain le mène donc au Sénégal, mais le périple ne sera pas de tout repos, loin s’en faut. Un joyeux cocktail d’aventures attend Black, avec son lot de bastonnades et de fusillades, mais aussi un cas inquiétant de psoriasis, un super agent d’Interpol, un méchant colonel Russe machiavélique et sa bande de brutes, des serpents, des rites tribaux et des poursuites haletantes à n’en plus finir.
Le film de Pierre Laffargue s’amorce sur une version irrésistiblement funky d’Ainsi parlait Zarathoustra, avec de superbes vues aériennes de Paris et un style très années soixante-dix. Un début qui met l’eau à la bouche. La suite sera de la même eau, avec des scènes d’action mouvementées, des péripéties rocambolesques, un humour qui fait flèche de tout bois, une trame sonore groovy au possible et une esthétique inspirée des belles années du cinéma d’exploitation. Tous les ingrédients pour une joyeuse randonnée décomplexée, avec des personnages hauts en couleur, interprétés par une brochette d’acteurs sympathiques, et un récit qui bénéficie grandement de l’exotisme des lieux. La dernière partie réserve même quelques surprises, avec une virée hallucinogène qui emprunte des détours symboliques étonnants.
Black est l’une des plus récentes acquisitions d’Evokative, un distributeur que j’appuie inconditionnellement. Prenez note que le film sort en salles, à Montréal, le vendredi 31 juillet. Un antidote parfait contre les films d’action télégraphiés.