Travelling Avant

14 Mai 2008

Hawaii, Oslo

Filed under: Cinéma norvégien, Drame — Marc-André @ 00:28
Hawaii, Oslo

Hawaii, Oslo

C’est la journée la plus chaude de l’année à Oslo. Leon (Jan Gunnar Roise) se prend pour Forrest Gump et court à perdre haleine dans les rues de la ville, tandis qu’une ambulance transportant un couple et leur enfant file à vive allure. Un accident survient. Deux jeunes garçons sont témoins, tandis que deux autres hommes surgissent et semblent reconnaître le fuyard.

Voilà comment débute, de manière stylisée, énigmatique et vaguement onirique, cette variante norvégienne sur le genre du film choral à la Magnolia et Short Cuts. Est-ce un rêve? Est-ce la prémonition de ce qui suivra? La suite du récit nous le dira, en entrelaçant habilement cinq histoires et le destin d’une dizaine de personnages, en retraçant les événements qui ponctuent cette journée décisive au bout de laquelle leur vie convergera en un point rassembleur.

Le cinéaste Erik Poppe navigue en territoire bien balisé avec cette fresque urbaine et kaléidoscopique structurée de manière entrecroisée. En plus des films phares de Robert Altman et de Paul Thomas Anderson, on pourra reconnaître des éléments narratifs évoquant Crash, Amores Perros, 21 Grams, Free Radicals ou les films de Todd Solondz, pour ne nommer qu’eux. Un bien lourd patronage, on en conviendra. Heureusement, Hawaii Oslo évite la redite et trouve sa voie hors de ces modèles écrasants, grâce à la qualité de l’écriture, centrée sur des personnages convaincants, fort bien défendus par l’ensemble des acteurs, et à la rigueur de la construction, bien menée malgré le caractère inégal de la qualité des histoires individuelles.

Ce faisant, le film évite en grande partie la surenchère et l’ambition démesurée qui caractérisent habituellement ce type de production, et conserve un aspect modeste et humain, en dépit de certaines situations dramatiques artificielles. L’excellent travail effectué par Poppe et son directeur photo Ulf Brantås – qui a notamment collaboré avec Lukas Moodysson pour Fucking Amal, Together et Lilya 4-Ever – privilégie une dimension poétique envoûtante et originale au sein du sous-genre.

Atmosphérique, soignée et admirable sur le plan visuel, voilà une oeuvre digne d’intérêt, qui signale un autre cinéaste à surveiller au sein du paysage cinématographique de la Norvège.

C’est la journée la plus chaude de l’année à Oslo. Leon (Jan Gunnar Roise) se prend pour Forrest Gump et court à perdre haleine dans les rues de la ville, tandis qu’une ambulance transportant un couple et leur enfant file à vive allure. Un accident survient. Deux jeunes garçons sont témoins, tandis que deux autres hommes surgissent et semblent reconnaître le fuyard. Voilà comment débute, de manière stylisée, énigmatique et vaguement onirique, cette variante norvégienne sur le genre du film choral à la Magnolia et Short Cuts. Est-ce un rêve? Est-ce la prémonition de ce qui suivra? La suite du récit nous le dira, en entrelaçant habilement cinq histoires et le destin d’une dizaine de personnages, en retraçant les événements qui ponctuent cette journée décisive au bout de laquelle leur vie convergera en un point rassembleur.

Le cinéaste Erik Poppe navigue en territoire bien balisé avec cette fresque urbaine et kaléidoscopique structurée de manière entrecroisée. En plus des films phares de Robert Altman et de Paul Thomas Anderson, on pourra reconnaître des éléments narratifs évoquant Crash, Amores Perros, 21 Grams, Free Radicals ou les films de Todd Solondz, pour ne nommer qu’eux. Un bien lourd patronage, on en conviendra. Heureusement, Hawaii Oslo évite la redite et trouve sa voie hors de ces modèles écrasants, grâce à la qualité de l’écriture, centrée sur des personnages convaincants, fort bien défendus par l’ensemble des acteurs, et à la rigueur de la construction, bien menée malgré le caractère inégal de la qualité des histoires individuelles. Ce faisant, le film évite en grande partie la surenchère et l’ambition démesurée qui caractérisent habituellement ce type de production, et conserve un aspect modeste et humain, en dépit de certaines situations dramatiques artificielles. L’excellent travail effectué par Poppe et son directeur photo Ulf Brantås – qui a notamment collaboré avec Lukas Moodysson pour Fucking Amal, Together et Lilya 4-Ever – privilégie une dimension poétique envoûtante et originale au sein du sous-genre. Atmosphérique, soignée et admirable sur le plan visuel, voilà une oeuvre digne d’intérêt, qui signale un autre cinéaste à surveiller au sein du paysage cinématographique de la Norvège.

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